Le Gouffre et la Cascade d'Enfer (1375m), Le Ru d'Enfer(1576m)

 



Le point de départ de cette randonnée est le même que celui de notre Tour des Lacs du Luchonnais. On traverse le Lis sur un pont en béton près du parking (il faut revenir légèrement sur ses pas pour trouver le pont). Le chemin est balisé par l'Office du Tourisme de Luchon, mais il est assez évident et facile. Attention toutefois, le sous-bois peut être glissant s'il y a beaucoup de feuilles mortes et si le temps est humide. Au bout d'une petite demi-heure de marche (voire une bonne heure si on a des enfants !), on arrive à la prairie de l'Artigue (le bas de la prairie est à environ 1400m). Nous laissons alors sur notre gauche le chemin qui remonte l'artigue vers les lacs Bleu, Vert, etc, ainsi que vert le refuge du Maupas, et nous continuons direction Ouest-Nord-Ouest sur un chemin assez bien tracé. Une petite passerelle métallique nous fait traverser un torrent. Encore une fois, on se prend à rêver de descente en canyon dans cette eau claire.

Le chemin serpente sous bois à flanc de pente. Quand le temps est humide, apr un gros orage, les herbes longues viennent mouiller le pantalon jusqu'au genou. On est tout de suite trempé, mais cet inconfort est compensé par une découverte amusante et insolite : des salamandres. Nous en avons vu jusqu'à douze en montant au Ru d'Enfer. Revenant trois jours plus tard, le temps avait été beau, l'eau avait séché, il n'y en avait plus une seule de visible.

 

Contrairement à sa réputation sulfureuse, dûe probablement à sa coloration jaune et noire, la salamandre n'est pas dangereuse. Ce n'est pas une raison pour mettre la main dessus ! Fichons-lui la paix, elle est chez elle et nous ne faisons que passer. Attention aussi à ne pas lui marcher dessus, elle n'est pas rapide. En effet, bien que dotée de quatre pattes, c'est un animal assez maladroit qui se déplace plus en se tortillant qu'en marchant vraiment.

Continuant notre chemin, nous venons à croiser la ligne du téléphérique et le funiculaire. Le funiculaire sort juste sous nos pieds d'un tunnel vertigineux qui semble plonger presque verticalement vers la centrale EDF, quelques trois cent mètres plus bas. Malgré le mauvais entretien du grillage, enfoncé et qui laisse le passage libre, il est déconseillé de s'approcher de l'entrée du tunnel. Celà n'apporte rien à la promenade, et peut même être dangereux. Imaginez les conséquences d'une chute dans un boyau quasiment vertical de 300m... La vue vers le haut est impressionnante, car la pente, qui est déjà très raide à l'endroit où nous passons, s'accentue encore, pour atteindre environ 60° à vue de nez.

La photo ci-dessus, prise au lever du soleil lors d'une ascension matinale (départ à 5h30 à la frontale !) n'est en rien exagérée !
Le pylone du téléphérique est vraiment aussi incliné que ça ! Le funiculaire suit environ la même pente à ce niveau de la montée.
Après, c'est pire, ainsi que le montre le cliché ci-dessous !

 

Il nous reste un petit quart d'heure de marche avant d'arriver au Gouffre d'Enfer et à sa Cascade. Un large espace est aménagé, des troncs d'arbres coupés sont allongés en travers de la pente pour servir de bancs. On dirait presque une aire de repos d'autoroute ! Nous laissons là les sacs, et allons vers le promontoire qui permet une vue vertigineuse sur le Gouffre, dans les embruns de la chute d'eau. Attention, l'endroit, bien qu'aménagé pour le confort des touristes, reste dangereux. Il faut tenir les enfants et rester prudent.
Vue sur la chute d'eau depuis le promontoire du Gouffre. Le bruit est assourdissant !
Si nous montons au Ru d'Enfer, nous devrons passer le pont tout là-haut.

Après avoir admiré la cascade et fantasmé une nouvelle fois sur le canyoning, nous revenons à "l'aire de repos" où nous attendent nos sacs et nos biscuits. Une petite collation est généralement bienvenue quand on est arrivé là, histoire de se remettre des émotions provoquées par le vide et la cascade. Dès lors, deux possibilités : ou on est fatigué, les enfants en ont marre, "Quand est-ce qu'on rentre ?", et on redescend en rebroussant chemin sur quelques dizaines de mètres pour trouver le chemin qui nous ramènera à la centrale EDF du Portillon, ou on décide de monter au Ru d'Enfer et on part vers le haut, en direction du petit pont illustré sur la photo ci-dessus.

Vue du ruisseau juste en amont du pont. Une très grande vasque dont les parois sont gravées par l'eau.
Le bruit est saisissant, l'eau bleutée comme la glace d'un glacier.

Le chemin monte d'environ deux cents mètres en lacets. Détail intéressant : contrairement à la plupart des chemins de montagne qui sont taillés dans le flanc de la pente, celui-ci est construit. En effet, on voit, au détour des lacets, le mur de pierre sèches sur lequel on marchera tout à l'heure. Nous pensons au travail que celà a représenté, et sommes admiratifs devant le savoir-faire des hommes qui ont construit ce chemin.

Le chemin du Ru d'Enfer, peu avant l'arrivée au Ru. Ce cliché est particulièrement intéressant car, à cet endroit, le chemin suit la courbe de niveau : il n'est pas accolé à la montagne côté amont (ici à gauche), mais repose sur un mur traversant un petit val. La hauteur du mur peut atteindre environ 5 mètres. (Photo : Louis DOLLO)

Après un dernier surplomb, nous offrant une vue dégagée sur la Vallée du Lis, nous parvenons à un embranchement d'où part sur la droite le chemin qui monte vers la mine des Crabioules. Nous laissons ce chemin pour l'instant, car nous y reviendrons (voir à ce sujet la page sur les Mines des Crabioules).

Passé cet embranchement, au tournant d'un rocher, le Pic des Crabioules. Il est juste devant nous, si près qu'on le croirait presque accessible en quelques instants. Que la perspective est trompeuse en montagne !

Le Pic des Crabioules, tôt le matin, vers 7 heures.

Encore quelques minutes, et la perte de quelques mètres d'altitude, et nous parvenons à un fond de vallée bien dégagé. Un torrent coule au fond. Losque nous omme arrivés ici le matin à 7 heure, il n'y avait personne. Repassant plusieurs jours plus tard en redescendant de la Mine des Crabioules, l'endroit était très fréquenté par de nombreuses familles montées se mettre au frais. Vision surréaliste de gens en maillot de bain à côté de nous qui passions avec nos gros souliers et nos sacs à dos... Nous les regardons, comment peuvent-ils se baigner dans cette eau glaciale ? Il faisait vraiment chaud, l'été 2003 ! Ce site est illustré par la vue "aérienne" ci-dessous.

Le Ru d'Enfer (1575m), vu depuis le chemin de la mine des Crabioules à 1800m.

Remontant le torrent (dit-on aussi "gave" dans le Luchonnais ?), nous parvenons au Ru d'Enfer proprement dit. Il s'agit d'un canyon rectiligne d'environ 60 à 100 mètres de long, encaissé entre des falaises qui peuvent bien faire 50 mètres de haut "a bisto de nas". Le torrent occupe toute la largeur disponible. L'eau est claire, mais glaciale.

Après avoir établi le "camp de base" au soleil mais à l'abri du courant d'air soufflant depuis l'amont du Ru d'enfer, et y avoir laissé les enfants sous la garde d'un adulte, nous nous sommes introduits dans le canyon (remarque importante) à la recherche d'un éventuel passage. Nous avons rapidement dû nous rendre à l'évidence : le chemin est barré par de gros rochers (voir la vue rapprochée sur la photo de droite ci-dessous). Nous rebroussons sagement chemin, et retournons nous installer pour le pique-nique. Pendant ce temps, les enfants ont joué au bord de l'eau.

La redescente se fait par le même itinéraire jusqu'au Gouffre d'Enfer. On retrouve là l'aire de repos par laquelle nous sommes déjà passé. Passé le gouffre, on remonte le chemin par lequel on y était arrivé jusqu'à une fourche, où le chemin de la redescente vers la centrale EDF du Portillon part à gauche. Généralement, on ne le voit pas en venant, ce n'est qu'en retournant sur ses pas qu'il est visible.


 

Sauf mention contraire, photos et texte : Besnehard - Buffet


 

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(1)ATTENTION : Nous sommes entrés par deux fois dans le canyon, chose que nous n'aurions pas dû faire. En effet, rien ne nous aurait protégé en cas de chute de pierre ou d'autre corps lourds et contondants, ou en cas de lâcher d'eau par EDF, chose toujours envisageable. Nous l'avons fait à nos risques et périls, et n'encourageons PERSONNE à suivre notre (mauvais) exemple. Il est fortement déconseillé de tenter cette aventure, d'autant plus qu'elle n'apporte rien de particulier à l'itinéraire. Le passage est rapidement bloqué par de gros blocs rocheux et lisses formant une cascade infranchissable sans pratiquer l'escalade engagée.

Nous ne serions en aucun cas être tenus pour responsables d'accidents survenus à quiconque serait passé outre nos mises en garde.